Ils ont écrit notre histoire : Paul Moucheraud

Paul a un parcours atypique. Skieur depuis tout petit, il est monté sur le vélo à 21 ans seulement, à la suite d’un grave accident. Après deux années à CCF (2006-2007), il a couru deux ans dans le peloton professionnel, alors âgé de 28 ans. Il est aujourd’hui revenu à ses premiers amours. Entretien.

L’hiver, Paul vit à Val Thorens et exerce sa grande passion : le ski
  • Paul, tu es arrivé dans le vélo et à CCF un peu par hasard non ?

En effet, j’ai subi un grave accident de ski à 21 ans et j’ai dû me mettre au vélo pour la rééducation. Mon père a été professionnel et Champion Olympique en 1956 donc je connaissais un peu cet univers mais je n’étais pas du tout prédestiné à en faire. J’ai commencé par le VTT et ça a plutôt bien marché. J’ai intégré le Team Valloire Galibier mais il me fallait obligatoirement une licence dans un club. Je l’ai donc prise à Chambéry Cyclisme Compétition et on m’a demandé de faire quelques courses sur la route pour pouvoir y rester. Une nouvelle fois ça a bien fonctionné et Loïc m’a contacté pour intégrer le centre alors que j’avais 26 ans… ce ne serait plus possible maintenant.

  • Tu es resté deux ans à CCF, en 2006 et 2007, et après ?

J’ai été stagiaire professionnel chez AG2R LA MONDIALE fin 2007 en même temps qu’un jeune estonien, Tanel Kangert. Vincent Lavenu l’a choisi lui en raison de son jeune âge et c’est complètement compréhensible. Peu de temps après Cyril Guimard, alors directeur sportif chez Roubaix Lille Métropole, m’a contacté pour rejoindre la structure. J’ai fait deux années chez les pros. La première, en 2008, c’est plutôt bien passée, mais la deuxième a été tronquée par une grosse chute avec pour conséquence une rupture du tendon tibial postérieur. J’ai obtenu mon Brevet d’Etat de ski alpin dans le même temps. J’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question, j’ai effectué une dernière saison chez les amateurs puis j’ai raccroché le vélo. Depuis, j’alterne entre les saisons de ski à Val Thorens, d’abord comme moniteur jusqu’en 2014 puis directeur technique depuis, et les saisons d’été avec différentes missions à droite à gauche. J’ai été assistant vacataire pour AG2R LA MONDIALE pendant 6/7 ans où j’ai pu voyager et continuer à suivre les copains, motard sur des courses ou encore pilote d’une voiture Skoda sur le Tour de France depuis 2019.

  • Tu es donc revenu vers le ski naturellement ?

Je n’ai jamais complètement arrêté finalement. Je suis moniteur depuis 2001. Pour moi l’hiver c’était ski et rien d’autre alors ça m’a fait bizarre quand on m’a demandé de rouler en janvier, chez les pros. J’ai quand même réussi à négocier avec Cyril pour être moniteur pendant les vacances scolaires (rire). Mais oui, travailler en station c’est ma destiné depuis tout petit.

  • Quels souvenirs gardes-tu de CCF ?

Que des excellents souvenirs ! On était une bande de copains et on l’est toujours. Je suis voisin avec Guillaume Bonnafond et Julien Bérard. J’ai été le témoin de mariage de Julien alors c’est pour dire. Une des courses qui m’a marqué le plus c’est le Tour de la Réunion en 2006. On a quasiment tout gagné et je termine deuxième du général alors qu’on arrivait sans pression. Ce fut un peu le début de la notoriété de CCF à ce moment là. Loïc a monté une sacré structure quand on voit comment ça a bien vieilli au fil des années. Je retiendrais également les premiers pas de Vincent Terrier en tant que directeur sportif qui est aujourd’hui à son apogée chez Cofidis.

  • Quels conseils donnerais-tu à nos 15 coureurs ?

Aimer ce qu’ils font, ne surtout pas faire du vélo pour quelqu’un ou par défaut, pas comme moi quoi (rire). Tous ont un potentiel mais il faut y croire, croire en leur rêve, croire en leur sport. Il faut penser à la suite aussi, garder une petite place dans son cerveau pour y réfléchir et décrocher un peu du vélo. Pour ceux qui auront la chance de passer chez les pros alors je peux que leur conseiller d’être mentalement au top, c’est ce qui fait la différence. Qu’ils profitent au maximum, ça ne dure pas longtemps et le vélo est un moteur de la vie. CCF m’a apporté énormément dans mon après carrière sportive, je ne peux que leur souhaiter la même chose.

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