Aujourd’hui c’est le cinquième volet de nos discussions avec ceux qui font le centre. Alors que nous attaquons le déconfinement, Jérôme Charvin, notre président, tire le bilan de cette période.
CCF : Bonjour Président ! Comment allez-vous ?
Jérôme Charvin : Je vais bien, dans le sens où la famille a été épargné par le virus. C’est la chose principale. J’ai des conditions qui me permettent de vivre le confinement de manière agréable même si c’est une drôle d’expérience.
Comment gère-t-on le club en ce moment ?
JC : On ne le gère pas différemment d’une période plus normale. Les liens avec le staff, la direction sportive et les coureurs ne faiblissent pas. La distance n’a pas non plus affaiblit la qualité de travail. Le fond de la mission a lui évolué. Il faut gérer le présent d’une situation hors-norme, qui n’épargne personne et qui impacte le fonctionnement des structures.
“Il a été demandé à chacun de mettre à profit ce confinement pour se mettre dans le travail de projets”
Jérôme Charvin
Comment s’adapter alors ?
JC : Il fallait faire de cette période une période utile avec le staff, subir le moins possible les effets du confinement et qu’elle ne soit pas une période perdue pour pouvoir en ressortir plus fort.
Pour les coureurs, il s’agit de gérer leur condition physique mais aussi le plan scolaire. On voit l’importance du double projet ici avec la possibilité de tenir un objectif qui n’est pas sportif. Les coureurs ont eu du temps qu’ils ont mis au profit des études.
Pour le staff, il a été demandé à chacun de mettre à profit ce confinement pour se mettre dans le travail de projets qu’une saison ne permet pas forcément de faire. Cette période doit être utile cela a été un leitmotiv.
Pour la suite, il faut préparer l’avenir : se mettre dans le perspective d’une reprise, pas immédiate et complète. A partir de ce 11 mai, il faut préparer cela sportivement et sur le fonctionnement de la structure, remettre en place le calendrier sportif et celui la structure. C’était l’objet notamment de notre conseil d’administration de mercredi dernier (6 mai, N.D.L.R.) . L’idée est de permettre à notre association de repartir dans un contexte où beaucoup de choses vont être durablement modifiées. On va forcément être impacté pour garantir les conditions sanitaires du retour des coureurs et du staff. Il faut mesurer également l’impact économique et financier pour le centre, notamment au niveau de nos activités commerciales mais comme disait Richelieu, « Il ne faut pas tout craindre, il faut tout préparer », c’est-à-dire préparer au mieux la reprise. On avance de trois semaines en trois semaines mais cela ne me semble pas un soucis car on a toujours su faire preuve d’adaptation.
Quel est justement le sentiment des membres du conseil d’administration vis à vis de cette situation ?
JC : Le Conseil d’Administration a fait preuve comme à son habitude, mais encore plus d’avantage, de cohésion et il y a eu un engagement des dirigeants pour faire bloc et passer au mieux cette période. La semaine dernière c’était notre première en visio, tout le monde a répondu présent. Nous n’avons pas de doute sur la pérennité de la structure mais ce n’est pas évident car nous n’avons a pas toutes les cartes en main. On a la chance d’avoir des partenaires fidèles sur lesquels on peut compter mais nous n’avons pas encore de visibilité pour évaluer les impacts complets. Il faudra faire le bilan à la fin de l’année.
“Les études sont une bouée d’oxygène pour gérer cette période de confinement”
Jérôme Charvin
Et sportivement ? Il y a beaucoup d’enjeux pour nos coureurs ?
Les courses non faites ne se rattraperont pas. Nos espoirs 4, peut-être plus que les autres, attendaient beaucoup pour passer à l’échelon supérieur. Peut-être qu’au terme de la saison, leurs espoirs de passer professionnels ne seront pas concrétisés faute de budget, ou part manque de courses. Espérons maintenant que l’on puisse dérouler une deuxième partie de saison correcte pour qu’ils brillent mais on a des risques de génération sacrifié c’est sûr. Je ne sais pas comment l’on vécu nos coureurs mais je ne doute pas que les études sont une bouée d’oxygène pour gérer cette période de confinement.
Vous êtes président de CCF depuis 5 ans, avec le recul, quels sont nos points forts pour repartir au mieux ?
JC : On a déjà la solidité de la structure et son ancrage dans le temps et le territoire. Plus une structure est ancrée, plus elle est solide en temps de tempête. Notre sérieux et notre savoir-faire ainsi que la richesse des compétences du personnel de CCF font de nous un modèle largement reconnu et c’est une sacrée force pour ne pas céder au pessimiste. La période actuelle, par rapport au double projet, valide la pertinence du projet CCF.
Un mot pour finir ?
JC : Il faut que cette période soit utile avec pour maîtres-mots : survivre et se transformer. Je sais pouvoir compter sur l’engagement sans faille du staff et des coureurs. Notre force est là.
beau reportage et des paroles sensées porteuses d’espoir et d’ouverture vers un après covid 19 .
Bonne reprise aux coureurs et au staff et bonne route à tous .